Autist in translation

Comment subir le moins possible les transports en commun quand on est autiste ? De nombreux NT (neurotypiques… ceux qui n’ont pas de troubles du développement) me disent « je déteste aussi les transports en commun », « personne n’aime prendre le métro ».

C’est surement vrai. Cependant, il y a une différence entre ne pas aimer, et en souffrir. À plusieurs reprises j’ai dû lutter contre l’envie de sortir de la rame et m’assoir par terre en me balançant. Il serait plus simple de faire une liste de ce qui ne m’agresse pas dans le métro mais je vais quand même vous lister ce qui me pose problème :
– La promiscuité avec les gens. Même quand le métro n’est pas bondé, il suffit qu’une personne tienne la même barre que moi et que sa main descende lentement jusqu’au toucher la mienne en dessous. J’ai alors une envie irrépressible de baffer cette personne ou de fuir. Généralement, je prends sur moi et me contente de descendre ma main. J’avoue ne pas bien comprendre ce phénomène de main qui glisse vers le bas. Comme si le bras de la personne pesait une tonne.
– Le bruit. Surtout quand il y a une discussion. Encore pire, plusieurs discussions. Là mon cerveau mouline parce qu’il perçoit les 2 conversations sur le même plan comme s’il essayait de les suivre. Alors que je me passerais bien de connaître la vie de ces personnes. J’ai tenté le casque mais c’est encore pire parce que, si je n’arrive pas à entendre ce qu’il se passe autour de moi, ça m’angoisse. J’ai besoin d’avoir ce sens actif au cas où j’en aurais vraiment besoin. Si par exemple quelqu’un derrière moi veut passer. Vu que je détester qu’on me touche l’épaule. Ou s’il y a une annonce RATP. Ou même pour me situer dans l’espace. Je fais toujours en sorte d’être à équidistance des personnes dans la rame et à me placer de façon à ne pas gêner l’entrée.
D’autres bruits qui me gênent : les gens qui écoutent du rap ou ceux qui tapotent sur leur jambe. Ça me donne envie de leur planter une hache dans le crâne.
– Les lumières : surtout celles des panneaux publicitaires. Le pire c’était à Noël dernier quand la Gare du Nord était blindée d’illuminations qui clignotaient. Je me suis sentie mal. Je n’arrivais pas à marcher droit.
– Les odeurs : contrairement à ce qu’on pourrait croire, les mauvaises odeurs type SDF m’agressent moins que les odeurs de parfum. Alors que les mauvaises odeurs peuvent me donner le haut le cœur, le parfum – lui – m’irrite le nez, me contracte la gorge de me donne la migraine. Ça me déclenche aussi des névralgie cervico-brachiales. Youpi-ya.
Pour les odeurs, on m’a donné une petite astuce : prendre un bonbon à la menthe. C’est plutôt efficace mais il ne faut pas que le trajet dure longtemps et il ne faut pas en prendre trop souvent parce que c’est assez mauvais pour la ligne mais aussi pour l’estomac.

Ce qui me dérange aussi dans les transports en commun c’est le fait que les gens ne cherchent jamais à optimiser leur positionnement. Il y a aussi ceux qui circulent dans les couloirs du métro sur la gauche alors que le sens de circulation est à droite, comme les voitures. Ça m’oblige à me décaler sur l’autre côté et ça me stresse parce que ce n’est pas le bon côté.

Et vous ? Comment vivez-vous les transports en commun ?

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